
Dessins

Ma pratique de l’image photographique, se construit en plusieurs temps. Le premier consiste à chercher un lieu, souvent d’accès non libre, me permettant de constituer une archive sur des périodes de prise de vues assez longues (plusieurs années) . Ces lieux – qu’ils soient des carrières en activités ou des chantiers en rénovation - sont structurellement en pleine mutation, provoquant là même une confrontation des temps radicale. Le vécu, l’immersion voir l’épuisement du lieu sont à la base de mes photographies. Ces explorations photographiques aboutissent à l’exposition d’un ensemble d’images in situ en collaboration avec les acteurs du lieu. L’exposition permet ainsi non seulement la confrontation directe des images au lieu mais aussi parfois la mise au jour en accès libre de celui-ci. La résistance du réel, la résistance de la matière organique ou minérale à la transformation, le bouleversement des matériaux, des formes, renvoient à la dimension ontologique de l’image, interroge la mémoire, le rapport à nos «patrimoines» naturels, historiques, personnels. Le deuxième temps, correspond à un travail dé-contextualisé en atelier et questionne le medium photographique lui même. A partir de la matière première photographique imprimée et contrecollée, je me confronte non plus à la réalité mais à sa représentation. J’engage alors un travail plastique sur les images. En procédant à une délamination par endroit de la couche supérieure imprimée du papier. Le délaminage fait apparaitre l’aspect cotonneux du papier, ancre l’image dans une réalité physique d’objet et s’oppose ainsi par cette matérialité à l’image numérique sa source. Suivant les sources de lumières et le déplacement du spectateur, l’image disparait laissant exister de nouvelles formes, une tension entre mémoire et mouvement à venir, une remise en question de l’image de son statut de fixité et reproductibilité. Le temps n’est plus une projection dans l’espace, la durée ne s’exprime plus en étendu mais dans état en constante mutation.
Clothilde Auger artistic practice of the photographic image is built over several stages. The first consists in looking for a place, often of non-free access, allowing me to constitute an archive over fairly long shooting periods (several years). These places – whether they are active quarries or renovation sites – are structurally changing, causing a radical confrontation of the times. The lived experience, the immersion and the exhaustion of the place are the basis of my photographs. These photographic explorations result in the exhibition of a set of in situ images in collaboration with the actors of the place. The exhibition thus allows not only the direct confrontation of the images at the place but also sometimes the free access to it. The resistance of reality, the resistance of organic or mineral matter to transformation, the upheaval of materials and forms, refer to the ontological dimension of the image, questions memory, the relationship to our natural, historical « heritage », personal. The second step corresponds to a de-contextualized work in the workshop and questions the photographic medium itself. From the photographic raw material printed and laminated, I no longer confront reality but its representation. I then engage in plastic work on the images. By delamination in places of the printed top layer of the paper. The delamination reveals the cottony aspect of the paper, anchors the image in a physical reality of an object and thus opposes the digital image by this materiality to its source. Depending on the light sources and the viewer’s movement, the image disappears, leaving new forms, a tension between memory and future movement, a questioning of the image of its status of fixity and reproducibility. Time is no longer a projection in space, duration is no longer expressed in extended but in a constantly changing state.
Le travail de Clothilde Auger, relève d’une volonté de remise en question permanente de la tangibilité du monde. Elle a étudié aux Beaux Arts de Lyon et Rennes, son travail utilise et questionne le media photographique.
2018_jan/fev « Still Alive », Rennes-Couvent des Jacobins
Exploration photographique (2012-2017) sur la réhabilitation du couvent des Jacobins de Rennes en centre des congres. Projet en partenariat avec la DG Culture de Rennes Métropole et Destination Rennes. Architecte Jean Guervilly. Portrait : https://www.tourisme-rennes.com/fr/les-rennes-de/clothilde-auger
2015_déc « Projet d’espace », Cité Internationale des Arts Montmartre, Paris.
Dans le cadre des cycles CARTES BLANCHES commissariat Aurélie Petrel
2015_juin/sept « Origine et Mutation », Galerie Thébault,
Centre d’experimentation artistique Le Village Bazouges-la Pérouse
2009_sept « Déplacer des montagnes »
Exposition lors des portes ouvertes du site Pigeon carrières, Louvigné de Bais, après 4 ans d’exploration photographique sur plusieurs sites d’exploitation.
Collection, Galerie Orangerie du Thabor, Rennes_2013
Dans le cadre des nouvelles acquisitions du fond d’Art Contemporain de la ville de Rennes
Répétitions & Variation, GDM, Paris_2010
Dans le cadre d’un workshop Olivier Mosset
Autres Rivages, Galerie Art&Essai, Rennes_2007
Spécial chantier, Site des Subsistances, Lyon-2007
Riches et célèbres, Jeunes création, La Bellevilloise, Paris_2006
DNSEP, Beaux Arts de Rennes, félicitations du jury_2007
DNAP, Beaux Arts de Lyon, mention_2005
10 ans d’activité professionnelle en entreprise
Montage d’exposition et médiation_1994 :
Queensland Art Gallery Australia/QAG (musée d’art contemporain Brisbane_Queensland)
Mickael Milburn Gallery Australia
GEM, Grenoble Ecole de Management_1992
Ensemble de deux eaux fortes 60x90cm, tendues sur plaque de verre/ ruban kraft Vue d’exposition d’exposition : « Le village » Site d’expérimentation artistique/Bazouge
Série de 12 eaux fortes_60x90cm sur papier Arches_2014 #matrices
Extrait
Eaux fortes 60x90cm sur papier Arches. Impression d’empruntes de mains.
Exploration photographique
couvent des Jacobins de Rennes
rénovation et transformation
Ici les temps se superposent, les couches successives des différents matériaux, les aménagements des différents occupants se mêlent, s’opposent,se bousculent, modifiant la perception du lieu.
Le temps n’est plus une projection dans l’espace, la durée ne s’exprime plus en étendu mais dans état en constante mutation.La lumière nous renvoie la matière, révèle la couleur. Matière et lumière en deviennent organiques et nous renvoi à notre propre existence, notre propre corps, réveille notre mémoire et en fait un concentré, une synthèse un maintenant.
LE PROJET : https://www.tourisme-rennes.com/fr/les-rennes-de/clothilde-auger
LE BLOG : www.jacobinsclothildeauger.wordpress.com https://vimeo.com/100087680
L'EXPO : Le sol, lieu de mémoire. ExpoJacobinsAugerL
LE LIVRE :